Depuis 1898, la maison familiale George Cannon sélectionne les meilleurs thés de chaque origine et compose des mélanges exclusifs dans ses ateliers en France. Olivier Scala et son fils Augustin, dégustateurs depuis six générations, sillonnent les plantations pour transmettre leurs découvertes et initier le grand public à l’art du thé. Ils nous en disent plus sur leur vision du thé et leur marque à travers de cet interview.
Comment est née la marque George Cannon et pourquoi avez-vous choisi ce nom ?
Citoyen britannique marié à une française, George Cannon crée en 1898 à Paris sa société éponyme de négoce de thés. George Cannon privilégie dès le départ une clientèle confidentielle d’épicerie de luxe, qu’il accueille dans un deux-pièces proche de Montparnasse. Sa sélection de thés de haute qualité et un choix limité à une dizaine de références lui confère d’emblée une solide réputation dans le milieu.
Avec le soutien de son père André Scala, directeur de la branche parisienne des Thés de l’Éléphant, Raymond Scala, directeur de la Compagnie Coloniale, rachète en 1969 la société George Cannon. Son fils Olivier le rejoint en 1978 (5ème génération) ; et Augustin, fils d’Olivier, entre dans la société en 2004 (6ème génération).
La marque George Cannon n’est réellement créée qu’en 2006 ; le choix du nom de la marque s’est naturellement porté sur celui du créateur de la société.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui découvre le thé ?
Augustin Scala : De bien respecter les conseils de préparation (temps d’infusion, température d’eau, grammage) afin d’éviter tout risque d’amertume ou absence de goût.
Olivier Scala : De faire confiance à ses sens, à ses goûts, à ses envies, à sa curiosité… de bien choisir ses interlocuteurs, spécialistes du thé, qui l’aideront et le conseilleront sur la voie du thé ; et qui lui enseigneront les règles essentielles, simples mais importantes, de la préparation du thé.
Que viennent chercher chez vous les amateurs de thé ?
A. S. : Du thé de qualité et un savoir-faire familial ancestral.
O. S. : L’assurance d’une rigoureuse sélection de qualité, originale et variée, sur fond de savoir-faire familial ancestral, unanimement reconnu ; une sorte d’authenticité et d’intégrité.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
A. S. : La perspective de découvrir et de faire découvrir de nouveaux thés.
O. S. : Et aussi : apprendre et partager.
Qu’est-ce qu’un bon thé pour vous ?
A. S. : Le thé noir de Chine (Zhejiang) High Mountain Special Grade… En ce moment… Car le thé est aussi une question d’humeur.
O. S. : Celui qui apporte une sorte de plénitude ; qui « fait oublier le bruit du monde ».
Pour vous aujourd’hui, quel est l’enjeu principal du commerce du thé ?
A. S. : Faire découvrir le thé de qualité et le faire apprécier à des personnes qui ne le connaissent pas.
O. S. : À la source, maintenir et enrichir le thé tout en préservant et respectant la terre. Ne pas être absorbé par des enjeux économiques ou productifs qui le dépasseraient, l’anéantiraient, lui feraient perdre son essence.
Et sur le chemin de la feuille à la tasse, pouvoir offrir et faire découvrir à un public le plus large possible la palette inégalée du thé.
Existe-t-il une spécificité du thé en France ?
A. S. : Comme en gastronomie ou dans le domaine du vin, certaines recettes (créations parfumées, savoir-faire à la française) ou certains grands crus.
O. S. : La France est devenue un pays de thé ; sans doute grâce au vin et au raffinement de sa culture (gastronomique, entre autres), le palais français était prêt à apprivoiser toutes les origines de thé et leurs saveurs infinies et à se piquer au jeu des compositions parfumées.
Si vous étiez-un thé, quel thé seriez-vous ?
A. S. : Un Panyong Nid doré (thé noir de Chine du Fujian) ; riche en goût avec du caractère, d’excellente qualité et assez confidentiel.
O. S. : Le thé peut-il être exclusif ?… trop séduisant, trop varié, trop sujet à notre humeur du moment, à notre âge, à l’instant où nous l’abordons, il est à la fois concret et insaisissable, unique et multiple…
Comment mettre en avant un Gyokuro du Japon sans vexer son cousin chinois le Long Jing ; un Darjeeling First Flush ou Second Flush sans avoir une pensée pour un délicat thé blanc du Népal, un Assam aux feuilles dorées, un thé Uva de Ceylan, un oolong, un thé jaune, un pu’er ; le thé est un feu d’artifice permanent !
Votre héros dans le thé ?
OS : « Mon père, ce héros… » Mais aussi chaque producteur heureux et fier de faire déguster un thé tout juste cultivé, ou cette cueilleuse contemplant avec satisfaction le travail du jour bien accompli…
Votre devise théinée ?
A. S. et OS : « Le thé, à chaque instant, par tous les temps ».
Pourquoi participez-vous aux Journées du Thé en France ?
A. S. : Parce que le projet porte des valeurs que nous défendons : faire découvrir le thé au plus grand nombre…
OS : … Dans toute son immense richesse et sa simplicité.
En savoir plus sur George Cannon
Les adresses des comptoirs, leurs jours et horaires d’ouverture
– L’Essence du Thé à Paris : du mardi au samedi : 10h30-19h30 -12 Rue Notre Dame des Champs, 75006 Paris
– Les Thés de Rollon à Rouen : du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 19h00
Le site Internet : George Cannon
Les dégustations des Journées internationales du thé en France, édition 2017
A L’Essence du Thé à Paris