Les Jardins de Gaïa ont été pionniers en France en proposant dès 1994 des thés de qualité, bio et équitables. Aujourd’hui, expertise et cohérence leur permettent de mettre en valeur des terroirs sélectionnés avec soin et des producteurs avec lesquels des relations durables ont été tissées. L’enseigne a même reçu cette année le prix des Meilleurs Produits Bio ainsi que le Trophée RSE pour leur gamme de « thés militants ». Arlette Rohmer, fondatrice des Jardins de Gaïa nous présente sa marque et son travail de passionnée, qui a donné naissance à un lieu de vie du thé doté d’une manufacture, un comptoir de dégustation et d’une école de thé.

Comment sont nés les Jardins de Gaïa et pourquoi avoir choisi ce nom ?

Arlette Rhomer en Afrique-du-Sud-2017Arlette Rohmer :  Les Jardins de Gaïa sont nés en 1994 suite à un voyage d’une année et des rencontres riches. Passionnée depuis longtemps déjà par les tisanes de plantes, que j’avais apprises à connaître avec mon père, et grande amatrice de thés de toutes sortes, j’ai eu envie de me créer un emploi qui permette d’allier mes deux passions : le voyage et les plantes. C’est en dégustant un très bon thé du Darjeeling que l’idée de créer les Jardins de Gaïa s’est confirmée, avec une forte envie de développer et faire connaître les thés d’origine.

Pourquoi Gaïa ? En Grèce, l’un des pays où j’ai voyagé, c’est le nom de la Terre Mère. Etant déjà bénévole dans une coopérative bio et ayant exercé comme éducatrice spécialisée, il était évident pour moi que les thés que je proposerai seraient de culture biologique et/ou sans pesticides et cultivés avec éthique.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui découvre le thé ?

AR : Pour découvrir le thé dans les meilleures conditions, je conseillerais pour commencer d’utiliser de la bonne eau, de suivre les conseils de préparation délivrés par le marchand de thé, et de préparer les thés en petite quantité, pour maîtriser plus facilement l’infusion. Ensuite, je pense qu’il ne faut pas hésiter à goûter, tester des thés de différentes qualités (tout comme pour le vin, il existe des thés de table, d’autres de dégustation), mais de nature similaire afin de pouvoir comparer les sensations au nez, en bouche, à la vue : des thés noirs ou verts, nature ou très légèrement aromatisés (avec un seul arôme naturel par exemple). En notant ses impressions au fur et à mesure et en réalisant son expérience personnelle, on affine ses goûts et on développe l’analyse de ses ressentis.

Que viennent chercher chez vous les amateurs de thé ?

AR : La diversité, le conseil et la qualité (gustative, biologique, éthique).

Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

AR : D’avoir démarré de rien et d’en être là aujourd’hui, c’est-à-dire de donner du travail à 75 personnes en France et plus de 30 organisations de producteurs dans le monde.

D’avoir réussi le pari de mettre du thé bio sur le marché, et d’en avoir amélioré ensuite la qualité. Si à l’origine, la qualité gustative des thés bio laissait parfois à désirer, aujourd’hui ils n’ont plus rien à envier aux grands crus cultivés en agriculture conventionnelle, comme le montrent les récompenses régulièrement décernées à nos thés d’origine.

D’avoir créé et conservé cette proximité et cette confiance avec les mêmes producteurs au fil des années.

D’avoir dépassé les défis de l’approvisionnement (changements climatiques / évolution géopolitique propre à chaque pays) pour créer des filières sûres et pérennes.

De proposer aujourd’hui une telle diversité de gamme tout en conservant les valeurs initiales de bio et d’éthique.

Les Jardins de Gaïa : Cueilleuses de thé au DarjeelingQu’est-ce qu’un bon thé pour vous ?

AR : Pour moi, un bon thé est avant tout un thé qui a un bon goût, mais ce bon goût, comme un bon vin, dépend du moment de sa dégustation. Ainsi, je distinguerais les bons thés de table des bons thés de dégustation, ou encore des grands crus.

Mais ce qui fait un bon thé, c’est également la tradition, l’origine du produit respectée, l’énergie du producteur qui y est contenue. En effet, je trouve que l’on ressent en buvant un thé s’il a été cultivé, transformé dans de bonnes conditions humaines. Indéniablement, ce bon thé est un thé en feuilles, en vrac, et l’on aura pris le temps de le boire et de l’apprécier…

Pour vous aujourd’hui, quel est l’enjeu principal du commerce du thé ?

AR : L’enjeu principal aujourd’hui au niveau commercial réside dans la qualité de la matière première et son sourcing. La préservation des traditions, des savoir-faire et des terroirs est essentielle si nous voulons conserver la diversité du thé et les spécificités propres à chaque terroir. Un autre enjeu est celui de la montée en gamme, de l’amélioration qualitative du thé à promouvoir, à l’opposé du mouvement actuel de baisse globale de qualité du thé.

Existe-t-il une spécificité du thé en France ?

AR : L’une des spécificités du thé français est cet engouement pour la découverte de goûts et de saveurs  que l’on connaît dans la cuisine et que l’on peut retrouver dans les thés d’origine et aromatisés. Savourer le vin, apprécier la gastronomie sont des habitudes ancrées dans notre culture, qui se retrouvent dans notre manière de consommer le thé, qu’il soit aromatisé, parfumé ou nature. Valoriser le thé comme le sont le vin et la gastronomie est vraiment passionnant, mais comme tout, il est important de le faire proprement, en étant cohérent et vrai.

Si vous étiez-un thé, quel thé seriez-vous ?

AR : Un Darjeeling First Flush, avec du pep’s, du retour et en forme !

Votre héros dans le thé ?

AR : Brij Mohan, le fondateur de TPI (Tea Promoters of India) et le premier avec qui j’ai commencé à travailler. Il m’a beaucoup inspiré et donné envie de continuer à travailler pour le thé bio et éthique.

Il était convaincu que le bien-être et le bon management d’une équipe influaient autant sur la qualité du thé que l’emplacement du jardin. En reprenant des jardins de thé dans le Darjeeling, l’Assam et le Dooars pour y produire du thé bio, Brij, puis son fils Binod,  son petit-fils Gautam à présent, ont réussi le pari d’y cultiver et de produire de grands thés reconnus dans le monde entier.

Pionniers en bio et en commerce équitable, ce sont eux aussi  qui ont commencé à travailler avec des petits producteurs. La première école dans le jardin de thé de Samabeong au Darjeeling a été fondée grâce à la prime du commerce équitable et porte son nom.

Votre devise théinée ?

AR : Il y en a deux auxquelles j’adhère complètement et qui m’inspirent encore :

« On boit le thé pour oublier le bruit du monde ». Lu Yu, Maître de thé

«  Le thé n’est rien d’autre que ceci : faire chauffer de l’eau, préparer le thé, et le boire convenablement. C’est tout ce qu’il vous faut savoir. » Poèmes du thé, Sen No Rikyu

Pourquoi participez-vous aux Journées du Thé en France ?

AR : Nous participons aux Journées Internationales du Thé car depuis toujours, nous aimons partager notre passion pour ce produit noble. Il est vecteur d’une culture, d’un mode de vie, et peut être apprécié par tous. Avec notre Maison de thé en Alsace, nous avons créé un lieu dédié à la transmission, à l’éducation au goût. Nous venons d’y créer une école de thé, projet qui nous tient à cœur depuis des années et qui se concrétise aujourd’hui. Participer aux JIT est aussi l’occasion d’inviter les gens à s’essayer, à différencier les qualités de thé, à partager notre savoir-faire. Le terme de grand cru est très fréquemment utilisé aujourd’hui dans le monde du thé, mais savoir le distinguer par soi-même est passionnant !

La maison de thé des Jardins de Gaïa et sa terrasse ouverte sur six jardins zen

En savoir plus sur Les Jardins de Gaïa

Jours et horaires d’ouverture 
Du lundi au samedi de 10h à 12h et de 13h à 18h
Adresse
Le comptoir, le salon et la terrasse : ZA 6, rue de l’Ecluse – 67820 Wittiseim
Le site Internet : Les Jardins de Gaïa

La dégustation pour l’édition 2017 des Journées Internationales du Thé en France 

Dimanche 17 décembre – 14:00-18:30 – Parcours découverte des thés pour l’hiver
L’Alsace, ses marchés de Noël… Et ses thés ! Les conseillers des Jardins de Gaïa accompagneront les visiteurs au fil de dégustations commentées de thés issus des meilleurs terroirs chinois, indiens ou encore sri lankais… Des thés chaleureux, qui peuvent être robustes comme réconfortants ! C’est l’occasion de comprendre les différences d’origine, de s’initier à la pratique du gong fu cha, mais aussi de découvrir le processus de création à l’œuvre derrière les thés aromatisés : que serait l’hiver sans agrumes ou épices ?

Un tour d’horizon complet du métier de fabricant de thé à ne manquer sous aucun prétexte !

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